La couverture médiatique du sujet exerce une grande influence sur l’attitude à l’égard du suicide, tant au niveau individuel que sociétal: dépeindre des passages à l’acte sous des traits simplifiés voire héroïques peut faire des émules. Indiquer notamment le lieu où le suicide a été commis et la méthode choisie a des effets dévastateurs. Toutefois, les médias peuvent également exercer une influence positive: ils peuvent par exemple informer sur les signes avant-coureurs ou faire connaître des centres de contact importants. Sensibiliser les médias au traitement de ces informations est essentiel en prévention.

En Suisse, diverses organisations se mobilisent dans ce domaine et ont publié des lignes directrices à l’attention des professionnels des médias. Ci-dessous deux exemples, l’un du canton de Zurich et l’autre de Suisse romande.

Check-list et séance d’information pour les médias
Le Service « Prévention et promotion de la santé du canton de Zurich » a établi une check-list destinée aux médias et organisé une séance d’information sur le traitement médiatique du suicide. La check-list, d’une part, aide les professionnels des médias à vérifier que les principales règles concernant le traitement de l’information ont bien été respectées (par exemple, ne pas indiquer la méthode employée) ; d’autre part, elle énumère les structures d’aide pouvant être mentionnées et fournit des informations sur la couverture du sujet en général et des cas particuliers.

La séance d’information a permis, quant à elle, de transmettre les bases théoriques du sujet et incluait une discussion à partir d’exemples concrets ainsi que des exercices pratiques d’écriture.

Ces mesures de sensibilisation ont pour but d’améliorer la prise de conscience et les connaissances des médias dans le canton de Zurich des risques et des opportunités que présente la publication d’informations relatives au suicide.

Lignes directrices concises de Stop suicide
Stop suicide est une association de prévention du suicide des jeunes en Suisse romande. Les lignes directrices établies en 2016 reprennent en deux pages les points essentiels. Elles résultent d’un travail de recherche qualitatif mandaté par l’OFSP.
Sur la première page figurent cinq règles essentielles de couverture médiatique (par exemple, ne pas décrire la méthode employée ni le lieu du suicide). Des structures d’aide y sont également mentionnées. La seconde page comprend des informations générales sur le nombre de suicides commis en Suisse. Stop suicide propose également, outre ces lignes directrices concises, d’autres offres destinées aux professionnels des médias telles que des visites de rédaction au cours desquelles des conseils sont dispensés ou encore une analyse de ce que produisent les médias.